Afin d’assurer l’avenir de l’agriculture durable, nous devons y porter énormément d’attention. Nous devons nous occuper de la planète, de la population et du profit. Sans oublier l’image de notre secteur. L’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques est un enjeu crucial afin de conserver à moyen et long terme notre « licence d’exploitation ». Voilà ce que signifie s’occuper de l’agriculture de demain - une responsabilité que partagent l’agro-industrie et les agriculteurs.
Dirk Baets, Sustainable Development Manager
LES TROIS P SONT AU CŒUR DE NOS PRÉOCCUPATIONS...
L’agriculture durable, notre activité principale, comprend trois piliers : le pilier écologique, le pilier économique et le pilier social. Cela demande du respect pour la population, la planète et le profit.
La population. Nous utilisons des substances exogènes, c’est une réalité. Nous faisons tout notre possible pour limiter l’exposition de l’utilisateur (l’operator exposure) au minimum absolu. Nous protégeons également le consommateur en faisant une priorité d’une alimentation saine et de qualité.
La planète. Il est crucial que les produits phytopharmaceutiques soient utilisés comme le prévoient les autorités afin d’être sûr que ces produits ne représentent non seulement aucun risque pour l’utilisateur et le consommateur, mais aussi pour tout ce qui nous entoure. Par exemple, l’eau souterraine et l’eau de surface, les abeilles et autres pollinisateurs, les insectes utiles au bord des champs, les oiseaux...
Le profit. L’agriculture durable implique des investissements. Si cela ne rapporte rien aux agriculteurs, cette méthode ne pourra perdurer à long terme. Le retour sur investissement (RSI) n’est pas un facteur qu’on peut omettre de l’équation. La rentabilité économique est souvent oubliée dans l’équation de la durabilité.
... AVEC LES BONNES PRATIQUES AGRICOLES...
Quoi qu'en disent certains, les agriculteurs ne pulvérisent pas pour leur plaisir. Les produits phytopharmaceutiques ont une utilité mais ne sont pas gratuits. En collaboration avec les agriculteurs, nous nous employons à garantir la bonne utilisation de nos produits pour en obtenir un effet optimal.
La lutte contre les mauvaises herbes, les insectes ou les maladies ne doit pas se faire au détriment de l’environnement. Lors d’ateliers et de sessions d’informations, nous essayons de conscientiser les agriculteurs pour protéger l’eau de surface, notamment. Outre le combat contre la pollution ponctuelle à la ferme et la réduction de l’érosion et de l’écoulement dans les champs, la promotion de l’utilisation de buses anti-dérive est un aspect important. La pulvérisation à grosses gouttes permet une meilleure pénétration dans les cultures et d’atteindre ainsi plus précisément sa cible tout en prévenant la dérive du brouillard de pulvérisation. De cette manière, les produits ne sont pulvérisés que sur la végétation à traiter et non aux endroits où ils n’ont pas lieu d’être. Nous respectons ainsi la biodiversité et épargnons les plantes et insectes utiles aux abords des champs, les dénommés plantes et organismes non ciblés. Cela n’est qu’un exemple de Bonnes Pratiques Agricoles.
... ET L’INNOVATION
Nos conseils à propos de l’agriculture durable ont aussi pour but de stimuler l’utilisation des nouvelles techniques comme l’agriculture de précision. Cela demande un investissement financier conséquent aux agriculteurs (le prix d’achat d’un GPS atteint rapidement 25 000 euros), il est donc nécessaire d’en démontrer la rentabilité. Dans la Bayer Forward Farm à Huldenberg, une exploitation agricole gérée en toute indépendance, la famille Peeters a franchi ce palier. Lorsque l’agriculteur utilise des produits phytopharmaceutiques, la coupure automatique des sections de son pulvérisateur permet de ne pas pulvériser deux fois au même endroit et il peut adapter son épandage grâce aux plans d’épandage en fonction de la densité de végétation ou de la variabilité du sol. De cette manière, il optimalise l’application de produits, ce qui fait diminuer son coût réel, soulage l’environnement et augmente son rendement. Il s’agit du principe de faire plus avec moins.
En quoi consiste notre logique commerciale ? Scions-nous la branche sur laquelle nous sommes assis en aidant les agriculteurs à consommer moins de nos produits ? Revenons à notre point de départ : L’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques a pour objectif que nous puissions aussi encore vendre nos produits demain et après-demain. Nous devons donc veiller à mettre l’accent sur la durabilité, la numérisation et l’agriculture de précision et à faire évoluer les mentalités concrètement dans cette direction.
... C’EST AINSI QUE NOUS ŒUVRONS POUR DEMAIN
D’ici 2050, nous devrons doubler notre production alimentaire afin de pouvoir nourrir 9 à 10 milliards de personnes. Sur la même surface cultivée. Sans une agriculture durable et orientée vers l’innovation, il s’agit d’une mission impossible. Nous avons réussi ces 50 dernières années à faire plus que doubler notre production alimentaire (x 2,5) par unité de surface. Mais relèverons-nous ce défi pour la prochaine décennie ? Je suis convaincu que les nouvelles technologies, dont l’évolution est très rapide, nous permettront d’atteindre cet objectif.
Dirk Baets
Sustainable Development Manager
Bayer Crop Science