Marc Sneyders
Pourquoi il est nécessaire de rechercher des moyens de rendre l'agriculture plus productive et plus durable
La science au service de l’agriculture
10 milliards de bouches affamées. Selon les Nations Unies, d'ici 2050, l'agriculture devra être capable de nourrir 10 000 000 000 de personnes. Nous avons indiqué tous les zéros afin de rendre cet immense défi encore plus concret. (À propos, 10 milliards, ce sont 2,5 milliards de plus qu'aujourd'hui). Pas encore impressionné ? Nous corsons l'enjeu : aucune terre supplémentaire ne se crée et le nombre d'agriculteurs diminue. Vous paniquez ? Heureusement, on peut compter sur la science, le fondement d'une agriculture productive et durable.
CHEZ NOUS EN EUROPE
En suffisance. Saine. Abordable.
C'est ainsi que nous voulons notre nourriture sur notre assiette. Au cours des dernières décennies, nous y sommes globalement bien parvenus en Europe. Heureusement ! Mais nous le devons moins à la chance qu’aux innovations dans le domaine des techniques agricoles, des engrais, de la protection des plantes, des nouvelles techniques d'hybridation, des semences résistantes aux maladies... Ces innovations ont permis de faire augmenter de manière spectaculaire le rendement par hectare, de sorte que le prix des denrées a diminué à l'avenant, trop même pour pouvoir respecter le troisième « P » de la durabilité (Planet, People, Profitability). Un prix équitable et rémunérateur pour l'agriculture est à nos yeux indispensable.
Notre nourriture, source de plaisir.
Pour toutes ces bonnes choses que nous mangeons, nous payons en moyenne 10 à 15 % de notre revenu disponible. Il y a deux générations, la nourriture représentait encore la moitié des dépenses des ménages. Côté face de la médaille : la plupart d'entre nous ne connaissent pas la faim et nous considérons l'offre incroyable d'aliments délicieux, sains et variés comme acquise. Revers de la médaille : nous sommes trop nombreux à être en surpoids.
Notre nourriture : source d’inquiétudes.
Bien que nous ayons de la nourriture saine et abordable en suffisance dans nos assiettes, nous nous faisons du souci. Une anecdote issue de la vie courante : « J'ose à peine manger tous ces légumes et ces fruits traités », entend-on chez le coiffeur. Des sourcils bien épilés se lèvent : « Il faut pourtant en manger beaucoup lorsqu'on fait attention à sa santé. » « Vraiment ? » « Bien sûr. »
Les faits. L'AFSCA (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire) belge et l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) européenne ont élaboré un des systèmes de contrôle les plus stricts au monde. Leurs contrôles permanents révèlent que les résidus de produits phytosanitaires présents dans les aliments sont inférieurs à la limite maximale dans 97 % des cas. Et les 3 % restants ? Quand on sait que la limite maximale possède une marge de sécurité de 100 à 1000 %... Malheureusement, une bonne nouvelle n’a pas de valeur d’actualité, et le marketing de la peur domine.
Nous aurons besoin de tous les systèmes d’agricultures, pour autant qu’ils soient durables !
Y a-t-il une seule « bonne » agriculture ? Pas du tout. Bayer plaide pour une agriculture inclusive : nous sommes convaincus que nous aurons besoin de tous les types d'agriculture à l'avenir. Une condition : ils doivent être durables. Nous voulons proposer des solutions innovantes aux agriculteurs actifs dans tous les systèmes d'agriculture : de la lutte intégrée (IPM : Integrated Pest Management), jusqu'à l'agriculture de proximité collaborative, en passant par l'agriculture biologique et l'agriculture urbaine. Nous croyons en une approche holistique de la durabilité et certainement pas en la toute-puissance des produits phytosanitaires chimiques. Notre objectif est de veiller à ce qu'au cours des prochaines décennies également, la population croissante dispose d’une quantité de nourriture suffisante, quel que soit le système d'agriculture durable. Une chose est certaine, toutefois : un seul type d'agriculture ne suffira pas.
On est jamais assez prudent ! Vraiment ?
Fongicides, herbicides et pesticides doivent être utilisés de manière responsable. Les anciennes générations de produits phytosanitaires font place à des solutions plus innovantes. Toutefois, tant que les maladies, les mauvaises herbes et les nuisibles menaceront les fragiles récoltes, l'agriculture devra s'armer de manière adéquate. Nous utilisons souvent l'image d'un coffre à outils : l'agriculteur, comme un homme de métier, doit disposer d'un coffre à outils bien rempli et diversifié.
Le principe de précaution en vertu duquel les autorités peuvent interdire une substance si elle présente un danger pour l'homme, les animaux ou l'environnement est, bien entendu, un bon principe. Mais il doit lui aussi être utilisé de manière responsable. L'Europe autorise des produits phyto sur base du « danger », le reste du monde sur base du « risque ». La différence ? Un serpent venimeux est dangereux, mais il ne présente pas de risque s'il se trouve derrière la vitre d'un terrarium. Un autre exemple : il a été prouvé que la charcuterie et l'alcool sont cancérigènes (danger), mais le risque est déterminé par la quantité que vous mangez/buvez. Dans ces cas, nous nuançons. Lorsqu'il s'agit de nouvelles techniques agricoles ou de nouveaux produits agricoles, il n'y a pas de nuance possible. Des techniques géniques révolutionnaires telles que les CRISPR sont acclamées par le monde médical et sont assimilées à tort aux OGM pour l'agriculture. Si l'Europe souhaite rester au sommet de l'industrie agroalimentaire, elle doit se réveiller.
UN DÉFI MONDIAL
Nous serons 10 milliards en 2050 et 1,5 milliard de plus d'ici 2100, selon les estimations des Nations Unies. L'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est connaissent une explosion démographique phénoménale. Plus d'humains, moins de terres agricoles. Résoudre ce problème semble être la quadrature du cercle, mais chez Bayer, nous pensons que nous pouvons contribuer à apporter la solution.